La ville égalitaire

Revue de presse
 ven 31 mars 2017, 12h31
Posté par Sophie

Les femmes dans l’espace public : une question pour les urbanistes ? Plusieurs acteurs – institutions, organisations publiques et privées mais aussi chercheurs – s’intéressent au sujet et proposent des solutions diverses.

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Fin 2016, la Mairie de Paris a dévoilé le premier guide méthodologique pour construire une ville égalitaire.

Ainsi, le nouveau guide « Genre & espace public » met en évidence « les questions à se poser et les indicateurs pertinents à construire pour un environnement urbain égalitaire » et s’adresse « aux urbanistes et aux acteurs chargés de l’aménagement, la planification, l’organisation, l’animation et la régulation de l’espace public ». Le but est de les accompagner dans les choix urbains afin que ceux-ci répondent à l’impératif d’égalité, notamment en généralisant les nouvelles initiatives destinées à favoriser la mixité de l’espace public et à rendre les villes plus adaptées à tous les usages.

En effet, un constat se fait de plus en plus prégnant : l’espace public est majoritairement occupé par les hommes. Yves Raibaud, géographe spécialiste de la géographie du genre, s’intéresse depuis de nombreuses années sur la question et affirme que « la ville (est) faite par et pour les hommes » dans son ouvrage du même nom.

Lors de la conférence « Genre et Urbanisme » organisée par l’association Magistram de Paris 1 le 14 décembre 2016, Léa Delmas, présidente de FéminiCités, a également évoqué que « ces mécanismes sont complexes et nécessitent de faire l’objet d’études spécifiques et d’action militante en faveur d’un « empowerment » ou « capacitation » des femmes dans l’espace public, c’est-à-dire concevoir les outils pour que ces dernières s’en emparent et se l’approprie. Alors que les femmes sont sous-représentés, et peu favorisées dans les instances démocratiques de construction de l’espace urbain, l’enjeu d’une présence de ces thématiques dans les formations des futurs expert(e)s et décid(euses)eurs est énorme ».

Côté urbanisme, la question d’un label haute qualité d’égalité (HqEg) a été évoquée dès 2011 lors d’une étude sur l’usage de la ville par le genre mené sur Bordeaux Métropole (co-production A’urba – ADES-CNRS). Suite à cette publication, Marie-Chritine Bernard-Hohme, urbaniste pour A’urba, déclarait en 2013 que « ce label de Haute qualité d’Égalité humaine (HqEg) est un clin d’œil à l’injonction de nos cités HQE. Il pourrait récompenser les cités qui ont fait l’effort d’aménager et d’animer leurs espaces publics pour mieux mixer les publics féminins et masculins. Cette volonté de justice spatiale alimenterait une ambiance urbaine réussie et s’accompagnerait d’une réelle parité dans les institutions ».

Différentes initiatives ont depuis vu le jour. Le numérique a développé des applications comme « Handsaway » qui « lutte concrètement contre les agressions sexistes dont sont victimes les femmes dans l’espace public et dans les transports en commun en permettant notamment d’alerter, de témoigner, ou encore de devenir un “street angel”, une personne qui reçoit les alertes des victimes d’agressions sexistes commises à proximité ».